Lithographie de Makoko Iloo 1er
Le Royaume Tio était gouverné par un roi, appelé Makoko, d’où le nom donné à son royaume. Le Makoko établit à Mbé, la Capitale du Royaume, gouvernait douze Suzerains en s’appuyant sur les Ngantsii, chefs de clan et de terre. Le rôle du Makoko était de protéger le Nkwembali, doctrine selon laquelle le monde est habité par des esprits, dont les Nkira, esprits de la nature, et les Ikwi, esprits des ancêtres défunts.
Le mot Makoko ou Onko qui veut dire Roi en langue Teke, serait une dérivation de Ounko, nom donné au tronc d’arbre que les villageois utilisent en guise de pont pour joindre deux rives. Pour le peuple téké du Congo, le Makoko reste irremplaçable et continuera avec sa cour à assurer son rôle traditionnel. En effet, au-delà du rôle politique qu’il jouait dans le passé, le Makoko symbolisait et symbolise encore aujourd’hui le lien entre les mondes matériel et spirituel.
La structure administrative d’apparence hiérarchique prônait en fait le partage de pouvoir et des richesses. C’est ainsi que l’ingkura (tribut essentiellement basé sur des dons en nature) était collecté par les grands propriétaires (aussi « ministres ») auprès des chefs de terre et à l’intention du Makoko. Par cette action, le Makoko polarisait les ressources dispersées sur son territoire pour en assurer ensuite la répartition harmonieuse, dotant ainsi son peuple d’une plus grande diversité de biens.
Loin d’être un despote, le Makoko est humble, droit et moral. À sa désignation, il est dépouillé de tous ses biens et est contraint à un rituel strict qui l’initiera à diriger dans le partage du pouvoir et le respect du Nkwembali.