Carte des Migrations Bantu dès 1000 avant J.-C.
Bantous d’Afrique centrale, les Batéké « le peuple des Téké » ou les Bantio (Bantous appelé Tio) sont une grande communauté répartis en république du Congo, en République démocratique du Congo et au Gabon. On les retrouve également en Angola, en Centrafrique, au Tchad et au Cameroun d’où leurs ancêtres seraient originaires.
Les ancêtres des Tio ou Ntio (Téké) faisaient partie de la vague Bantu qui émigre entre le Xe et le IIe siècle avant J.-C., en provenance de la Région de Grassfield du Cameroun vers le bassin du Congo au Sud. Organisés en chefferies comme tous les Grassfields, les Tio ont développé un système commercial florissant dès le XIIIe siècle et se distingueront dans l’industrie du fer, du cuivre, du raphia et de la poterie. Ils étaient également connus pour leur art élaboré du vêtement, qu’arboraient les nobles de la tête aux pieds. En effet, les Nkobi sont des objets symboliques du pouvoir.
Les Tékés étaient autrefois connus sous le nom d’« Anzico ». On observe de multiples variantes : Anzicana, Anzichi, Anzicho, Anzika, Anzique, Ateo, Baketi, Bateke, Ba-Teke, Batéké, Mbéti, Tege, Atege, Tégué, Téké, Téo, Téré, Atéré, Otéré, Tio, Tsio, Tyo, Manjolo (au Brésil). Selon Théophile Obenga, tous ces groupes et sous-groupes présentent pourtant une forte homogénéité linguistique et culturelle.
Selon un mythe fondateur, les Téké descendent de Nguunu, ancêtre de la plupart des populations du Sud Congo.
Il est attesté que les Téké ont la foi que leur Royaume a été fondé par un esprit suprême nommé Nkouembali. Les Tékés se reconnaissent parfois par la langue mais beaucoup par leurs coutumes et leur croyance à Nkouembali, leur Dieu sur Terre créateur, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Avant la colonisation, le territoire n’avait pas de frontière et s’étendait encore sur le Gabon, les deux Congo, l’Angola, la Centrafrique et le Cameroun… Il existe également des foyers Téké en Ouganda et au Tchad.
« Les Téké ont, il y a fort longtemps, développé une civilisation qui est l’une des plus anciennes du bassin congolais, portée par une langue elle aussi très ancienne. De tous les royaumes qui ont marqué l’histoire de l’Afrique Noire, le royaume téké demeure certainement l’un des plus vivants dans la mémoire des peuples, par sa situation géographique au cœur de l’Afrique centrale, mais aussi par son étendue et la puissance de ses rois. Le pouvoir de Ounko (le roi) s’étendait sur un espace immense du nord au sud du Congo. Il dépassait les limites du Gabon et de l’actuel Congo Démocratique, allant de l’Angola jusqu’en Centrafrique. ». Extrait de la quatrième de couverture du titre ‘‘Le Royaume Tété de Eugenie Opou.
https://aflit.arts.uwa.edu.au/MouayiniOpou.html
Podcast : La diversité ethnique du peuple Téké, Par Reine Eugenie Opou
L’Afrique subsaharienne est un réseau d’ethnies qui font la grande diversité et la richesse de cette partie du monde. Le peuple téké dans sa composante ethnique plurielle est reparti entre le Congo Brazzaville, le Gabon et la RDC.